Comment pratiquer votre respiration Kyudo pendant vos entraînement ou vos
compétitions ?
Avez-vous votre propre méthode pour respirer pendant vos tirs ?
Comment respirez-vous lorsque vous effectuez une volée complète lors de votre tir ?
Quelle méthode utilisez-vous pour effectuer votre volée dans de bonne conditions et respirer sans overdose d’oxygène ?
Voici ma méthode, elle est tirée de la méthode de respiration KYUDO.
Si j’ai adopté la méthode KYUDO, c’est parce qu’elle me convient personnellement et parfaitement.
Dans cet article, nous allons voir :
- Ce qu’est la méthode KYUDO
- Ses 8 phases
- Pourquoi pratiquer la méthode KYUDO
- La différence entre la respiration Thoracique et Diaphragmatique
- Ce que vous devez faire
- Ma conclusion ou mon avis
- Mon exercice de respiration perso
Qu’est-ce que la méthode KYUDO
Kyudo signifie Voie (dô) de l’Arc (kyû)
Le Kyudo est l’une des Voies du développement physique, moral et spirituel, de réalisation de Soi.
Cet art Martial est issu de l’élaboration de milliers d’hommes et femmes sur plusieurs siècles .
La recherche actuelle d’un Kyudo moderne est définie par ce mélange étrange d’un futur nourrit de son passé.
Un Maître de Kyudo a dit un jour :
« Votre première flèche doit atteindre la cible comme pour tuer un ennemi car si vous le manquez, lui peut vous tuer ».
Cette image rappelle à l’archer qu’il doit mettre toute son âme dans chaque flèche, comme si c’était sa dernière :
« Une flèche, une vie »
Dans la méthode de tir KYUDO, il y a 8 phases, je vous les notes ici tels qu’elles sont décrites dans le rituel :
- Ashibumi :
- Durant cette première phase, l’archer prend position en se mettant à 90° par rapport à la cible qu’il vise.
- L’arc et la flèche sont bas.
- Le but de cette phase est de lui permettre de s’enraciner l’important est ici d’avoir une position juste.
- Dozukuri :
- Phase souvent imperceptible, durant laquelle le pratiquant vient assurer sa posture en alignant son bassin et ses épaules de manière à faciliter le tir.
- Cette phase que l’on pourrait appeler de transition est de plus en plus imperceptible au fil de la progression du pratiquant qui arrivera à se stabiliser durant la fin de la première phase.
- Yugamae :
- Il s’agit de la phase de préparation au tir à proprement parler.
- Il s’agit du moment où la main droite saisit la flèche encochée.
- Puis l’archer tourne la tête en direction de la cible se préparant ainsi mentalement au tir.
- Il ne doit cependant pas regarder la cible à proprement parler mais chercher à regarder au-delà.
- Uchiokoshi :
- Durant cette phase le pratiquant élève son arc au-dessus de la tête tout en gardant les épaules basses.
- L’important ici est pour l’élève d’apprendre à respirer convenablement et de faire en sorte que la flèche pointe dans la même direction que le regard.
- Hikiwake :
- Cette étape consiste à bander l’arc tout en amenant la flèche à hauteur du regard.
- Cette action se fait en deux temps.
- . D’abord c’est la main gauche qui est envoyée en avant et la main droite qui retient la corde, puis c’est la main droite qui recule tout en finissant d’abaisser l’arc pour terminer l’extension.
- Kai :
- Étape dite de l’union, cette étape consiste à maintenir la tension de l’arc tout en restant détendu.
- Le travail est ici essentiellement interne et nécessite d’unir l’esprit et le corps et de faire le calme en soi.
- Hanare :
- Cette étape consiste dans le fait de décocher la flèche lorsque l’on a atteint l’état de calme et d’union nécessaire.
- Zanshin :
- Il s’agit ici de maintenir la position et pour regarder la trajectoire de la flèche.
- Le pratiquant doit garder le même état d’esprit que durant le kai.
Pourquoi pratiquer la méthode KYUDO
J’ai adopté la respiration façon Kyudo parce qu’elle me correspond.
Cela ne veut pas dire que ce ne sera pas votre cas, il vous faudra l’essayer à plusieurs reprises pour le savoir.
La méthode KYUDO, c’est inspirer pendant la levée de l’arc suivie d’une expiration douce et lente pendant la mise en tension.
Il vous faut éviter de vider complètement les poumons, mais finir votre expiration pendant la libération de votre corde et après le fin du geste.
Toutes ces phases se font de préférence par le nez, si vous avez la bouche ouverte, vous perdrez vos points de repères du visage car vous allez bouger au niveau de la mâchoire.
De plus, la respiration nasale à un effet apaisant sur le système nerveux.
Le fait de pratiquer l’expiration pendant l’effort, tout comme on le fait pendant une séance de musculation, vous évite de rester en apnée.
Vous n’avez par conséquent aucune tension respiratoire et celle-ci apaise le souffle pendant votre gestuelle de tir.
Différence entre la respiration Thoracique et la respiration Diaphragmatique
Le simple fait de respirer peut sembler de prime abord la chose la plus naturelle.
Respirer est vitale et essentielle d’un point de vue physiologique, elle se fait de manière spontanée et automatique.
Et pourtant, se concentrer sur sa respiration présente de nombreux avantages à ne pas négliger.
La respiration Thoracique (Claviculaire + Costale)
C’est une respiration uniquement basée sur la partie supérieure du thorax sans passer par l’abdomen.
Les poumons eux sont peu sollicités, ils ne sont remplis d’air qu’à 30 % de leur capacité initiale.
Cette respiration thoracique peut être source de nombreux maux.
On parle de sentiment d’angoisse et de stress, de sensation désagréable d’inconfort, d’oppression au niveau de la poitrine, voire d’essoufflement.
Souvent saccadée et irrégulière, elle empêche les cellules de votre corps de s’alimenter normalement en oxygène.
La conséquence de tout ça, c’est qu’elle n’élimine pas correctement les différentes toxines présentes dans votre organisme.
On pourrait dire que parce qu’elle n’est pas contrôlée, cette forme de respiration à des effets néfastes, tant sur la santé physique que psychologique et émotionnelle.
La respiration Diaphragmatique ou abdominale
La respiration diaphragmatique, nous permet de prendre conscience de celle-ci en tant qu’action réfléchie, volontaire et contrôlée.
En accord avec nos propres besoins, réapprendre à respirer correctement, cette forme de respiration prend tout son sens.
Donc, contrairement à la respiration thoracique, le haut du corps ne bouge pas :
c’est l’abdomen qui travaille.
Cette technique, une fois maîtrisée, permet :
- D’obtenir une chose importante dans le tir à l’arc, la régulation du rythme cardiaque
- De favoriser l’oxygénation des cellules et du sang
- La diminution considérable du stress et des angoisses (également à lutter contre les différentes addictions et accoutumances comme l’alcool et le tabac)
- De stimuler la production d’endorphines
- L’acquisition d’un état de bien-être et de sérénité
- Bien d’autres choses…
Ce que vous devez faire :
C’est combiner les deux méthodes afin d’obtenir la respiration parfaite.
Commencez par gonfler le bas du ventre (l’abdomen) puis le haut du corps (thorax).
Prenez l’habitude de faire cet exercice lors de vos entraînement, et avec un peu de concentration, vous parviendrez à de très bons résultats.
Les bienfaits se feront vite ressentir.
Exemple :
Bon, vous êtes dans un embouteillage en voiture ou encore dans une salle d’attente chez le médecin ou ailleurs, voici un ptit exercice simple et efficace à faire :
- Mettez une main sur votre ventre, et, inspirez par le nez en commençant par le ventre, puis en finissant par le thorax, pendant 5 secondes.
- Ensuite, expirez lentement l’air des poumons (thorax) et finissez par l’abdomen pendant 10 secondes.
- Adaptez, bien évidemment, selon votre rythme idéal.
Mon avis sur la méthode KYUDO
Dans les 8 phases de la méthode de tir KYUDO, je pratique celle-ci :
- Uchiokoshi :
- Durant cette phase le pratiquant élève son arc au-dessus de la tête tout en gardant les épaules basses.
- L’important ici est pour l’élève d’apprendre à respirer convenablement et de faire en sorte que la flèche pointe dans la même direction que le regard.
Je pratique cette phase à chacun de mes tirs, c’est à dire, que j’inspire en levant le bras d’arc, souffle un peu, style petit trou dans un chambre à air, puis, je libère la corde et termine mon expiration…
En fait, voici exactement ma façon de respirer pendant ma phase de tir
- Je vais sur le pas de tir, et là, j’inspire une ou deux fois en me vidant l’esprit.
- Ensuite, j’arme et j’inspire une première fois, calmement, puis j’expire.
- Puis, j’oriente mon bras d’arc en direction de la cible en inspirant et en levant le bras, légèrement plus haut que la cible.
- Puis, je redescends et vise le centre du blason en relâchant l’air des poumons, mais très lentement.
- Ensuite, je continue mon expiration lente tout en tractant la corde.
- Enfin, en arrivant à mes contacts, je retiens mon souffle et expire lentement le reste d’air pendant la libération de ma flèche.
- Cela me prends entre 7 à 10 secondes pas plus, au-delà, je reviens.
Pourquoi je fais cet exercice de respiration ?
- Pour bien oxygéner les muscles afin de ne pas trop fatiguer ceux-ci pendant les tirs.
- Pour bien rester concentré sur mon objectif.
- Me sentir bien pendant cette action.
- Ne pas m’essouffler durant le tir.
- Coordonner mon mental pendant une compétition
« Il ne s’agit pas de viser une cible extérieure, mais l’archer et la cible sont unis, on intègre la cible à soi-même.
Il faut oublier l’arc qui tire, oublier soi-même, ne faire qu’un avec l’arc et la cible, tendre vers l’infini sans en connaître le point d’aboutissement…»
disait Anzawa Sensei, grand maître de Kyudo au Japon, mort en 1970.
Grâce à un entraînement régulier, vous contrôlerez votre respiration.
Peu à peu, vous pourrez prolonger la pause respiratoire sans en être conscient.

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4 Commentaires
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Bonjour, pour le Kyudo il faut être centré dans le Hara. Ce sont les mêmes techniques que pour les arts martiaux, mais appliquées au tir à l’arc. Les peuples orientaux connaissent bien ces pratiques, elles sont pour elles l’exercice de centrage dans l’intérieur et non l’extérieur. Pour cela il faut être entraîné. Il y a un très bon livre écrit par Karlfried Graf Dürckheim – HARA – Centre vital de l’homme. qui explique cette pratique appliquée au quotidien. Et j’ai fait un blog, pour l’appliquer de façon plus physique et simple au tir tradi (instinctif donc) et équestre. Un blog sur le sujet si ça intéresse donc (mais j’ai déjà posté un commentaire avec le lien suite à un autre article) : https://conseilstirarc.wixsite.com/monsite
Kyudo oriental et Kyudo occidentale ne sont pas les mêmes « pratiques ». Nous n’avons pas cette culture de la détente et l’intériorité chez nous pour « nous ressourcer », « nous recentrer »… Ce n’est pas « un mode de vie » chez nous. Et c’est quand même les guerriers, qui avaient rencontré des moines qui connaissaient ces pratiques. Avant de trouver un calme et être au service de la communauté sans faire face à la violence il fallait calmer l’esprit et donc ils avaient eu accès à des enseignements pour les aider à rester « fluide » et gérer émotions et récupération physique entre autres. Ce n’est pas « anodin », c’est pour « se gérer » à la base, avoir accès à « soi » d’une façon plus profonde et arriver à rester tranquille face à la tourmente.
Bonjour Richard,
je pratique les arts martiaux de puis 50 ans (Aikido, Jujitsu, Iaïdo, Taï Chi…). Les principes élémentaires de la respiration et des postures y sont systématiquement enseignées, j’ai transféré ces méthodes au tir à l’arc. Il est regrettable que cela ne soit pas enseigné à l’école publique, c’est tellement universel, et le trou de la sécu serait quelque peu comblé.
Merci d’orienter les archers vers de bonnes attitudes.
Bonjour merci pour tous vos conseils. J’apprécie vos suggestions et commentaires. J’ai conseillé aux membres de notre club de s’inspirer et lire votre blog. Nous tirons également sur trois D sur notre terrain dès que la saison nous le permet. Nous sommes à 2000m. Altitude. Meilleures salutations sportive.
Auteur
Bonjour Charles,
je viens de retrouver votre commentaires….
Merci pour votre chaleureux témoignage, 2000m, cela doit être super de respirer et de tirer au calme à cette altitude…
a bientôt de vous relire.
Richard